La Française légère

La Française légère est le précurseur de l’Auriol...

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« La présentation de ce nouveau caractère marque une étape nouvelle dans la voie où nous nous sommes engagés et où nous maintient notre résolution de constituer un matériel typographique moderne avec le concours exclusif d’artistes français. En effet, ce qui doit caractériser aussi bien nos récentes que nos futures productions, c’est, au bas de chacune, la signature d’une de nos illustrations artistiques nationales.

Donc, après celle d’Eugène Grasset, voici la contribution du maître George Auriol, le délicieux décorateur-imagier, vignettiste-né, personnel dans ses conceptions autant que raffiné dans sa manière pleinement typographique : en un mot l’artiste virilement apte à faire merveille dans l’œuvre de régénération de la Fonderie française à laquelle – appoint précieux – il y a joie pour lui à s’associer.

Sans préjuger de l’avenir de ce premier alphabet – si heureusement dénommé – qu’il nous soit permis au moins de constater qu’il répond à un besoin, de même qu’il réalise un type d’une élégance de haut style : quelque chose comme l’écriture typographiée tant souhaitée, idéale appropriation pour travaux de luxe et usages mondains.

Si, par son élégance, ce caractère est voué dans les travaux de ville à un légitime succès, dans l’édition, croyons-nous, il s’emploiera avec autant de bonheur. Il y précédera, du reste, sans le doubler par la suite, le « type de labeur » impatiemment attendu qui sera la complète émanation de la personnalité du maître. Le style de la « Française légère » se caractérise par la sobriété du dessin de chaque lettre et l’observation rigoureuse de sa forme essentiellement typographique, principe constamment maintenu sans le moindre écart fantaisiste ; or, cette facture de sobre modernisme qui assure, avec la régularité de la ligne, la lisibilité du texte, permet ainsi la réunion des lignes en colonnes pleines : d’où la place très justement indiquée de ce caractère dans l’édition.

Un parti remarquable peut être tiré des capitales F M P T des gros corps pour l’ornementation typographique. Des pièces spéciales en facilitent l’application.

La ligne systématique

Nous innovons dans les cinq corps de la « Française légère » un procédé de fonte d’une haute portée.

Qui ne connaît les ennuis divers, les longueurs et, trop souvent, la défectuosité des parangonnages de corps différents dans les pages interlignées ou compactes, conséquence de l’emploi de fontes sur ligne non systématique, entraînant à des couchages de papier, lesquels par leur superposition, ont vite fait de déséquilibrer la composition la meilleure ? Eh ! bien, cet inconvénient, le plus souventes fois désastreux, soit par les entraves qu’il est susceptible d’apporter à la conclusion d’une affaire, soit par les aléas qu’il crée dans l’exécution du travail, disparaît radicalement avec nos fontes à ligne unique systématique, à parangonnage régulier. Du 5 au 60, et au-delà, l’alignement de tous nos caractères s’effectuera désormais, avec la plus méticuleuse régularité, par des couchages systématiques : un, deux, trois points, etc., sans fractions.

Notre clientèle peut juger par là de nos efforts à rechercher tout ce qui peut lui permettre de répondre à l’activité comme au goût du jour, faisant du même coup prévaloir, sur les productions étrangères, les qualités de notre industrie nationale.

Ornements Rompt-Filet et Appuis-Textes

Pour accompagner, seconder, faire corps pour ainsi dire avec sa « Française légère », George Auriol a conçu une variété d’Ornements d’une note toute nouvelle en typographie. Les nombreux motifs qu’elle comporte, joints à ceux du même maître donnés dans notre album de 1901, forment la plus originale en même temps que la plus riche collection décorative mise jusqu’à ce jour à la disposition de l’imprimerie française.

Nous signalons les perfectionnements apportés à la fonte de certaines pièces pour l’emploi de filets-tiges d’un seul morceau obtenant ainsi, à l’aide d’encoches systématiques, l’amorce régulière du filet avec la suppression des difficultés de jointures. »