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IMPRIMEURS VENITIENS ont peut-être publié les
plus beaux livres jamais imprimés, ils n’ont toutefois pas été
les premiers à exercer le « nouvel art ». Leurs prédécesseurs
se nommaient Gutenberg, Fust et Schœffer et étaient originaires
d’Allemagne.
En Italie
même, Conrad Sweynheim et Arnold Pannartz, autrefois assistants de
Johann Fust à Mayence, installèrent la première presse
italienne, en 1464, dans le monastère bénédictin de
Subiaco dans les Apennins. Leur édition de Ciceron (1465) utilisait
un caractère souvent baptisé Antiqua, plus arrondi que le
gothique traditionnel, qui préfigurait le romain. Le 12 juin 1467,
l’équipe sublacienne déménagea à Rome, où
elle publia vingt-trois ouvrages durant les trois années qui suivirent.
Le XVe siècle
est pour Venise une période faste. Son empire résiste encore
aux coups de boutoir turc et la Sérénissime renforce même
ses possessions territoriales en Méditerranée avec la prise
de Chypre en 1489. En Italie, Venise conquiert des territoire dans l’arrière-pays
vénitien. Au début du siècle, elle s’est emparée
de Vicence et de Vérone mais a échoué devant une coalition
unissant Florence, Milan et Naples qui s’inquiètent de sa montée
en puissance.
A
partir de 1494, Venise tente de s’approprier Pise. Mais une ligue unissant
souverains d’Europe et Etats italiens se forme à Cambrai en 1508
et part en guerre contre Venise. Celle-ci est défaire le 14 mai
1509 à Agnadello et perd toutes ses possessions.
Grâce
à l’appui du pape Jules II et jouant sur la rivalité qui
oppose François Ier et Charles Quint, Venise reconquiert en dix
ans tous les territoires perdus, mais décide de se ranger à
une prudente neutralité. La période qui s’ensuivra fera de
Venise l’égale de Florence et de Rome, le troisième centre
de la Renaissance italienne, marquée par des peintres aussi fameux
que Titien ou Tintoret.
L’imprimerie vénitienne au XVe siècle
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