Typographie & Civilisation
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Sommaire de l'affaire Gutenberg

Le vrai nom de Gutenberg
 Le dossier Coster

 
Plus d'un siècle après l'invention de l'imprimerie par Gutenberg, une revendication en paternité fut instruite dans les années 1560 en faveur de Laurent Janszoon.
 
d'après le médaillon de G. Marshoorn, 1740

Selon les tenants de cette thèse, vivait à Haarlem, aux Pays-Bas espagnols, un certain Laurent Janszoon dit Coster, le « sacristain », en référence à une fonction héréditaire familiale. Ce dernier aurait inventé la typographie comme Newton inventant la théorie de la relativité en recevant une pomme sur la tête.
 



Les exploits (supposés) de Coster

Se promenant dans la forêts avec ses petits-enfants, il aurait taillé des lettres en relief dans des écorces de hêtre avec lequel il s'amusa à imprimer en les appuyant sur du papier. Pour pouvoir imprimer un Miroir du Salut avec ces lettres de bois, il inventa par la suite une encre plus visqueuse que les encres à l'eau alors utilisée.

Affirmation n°1 : Coster est donc l'inventeur de la xyolographie, technique consistant à graver des textes en relief sur des planches en bois, à enduire la tablette d'encre puis de la frotter sur une feuille de papier.

Conscient de la fragilité de ses lettres de bois, il décida de réaliser ses lettres en d'abord plomb puis en étain.

Affirmation n°2 : Coster est l'inventeur de la typographie, technique consistant à assembler des caractères métalliques mobiles dans un cadre, avant de les enduire d'encre pour imprimer du papier.
 


 
 
 
 

La prétendue impression de Coster: le Speculum Humanæ salvationis, Haarlem, non daté

Grâce à cette invention, Coster prospéra. Il prit des apprentis parmi lesquels un certain Johann Faustus qui rompit son serment de confidentialité et vola la nuit de Noël tous les outils de son maître pour les emporter dans sa cité natale : Mayence.
 



Une thèse rejetée pour défaut de preuves

Pour les spécialistes, Bechtel en tête, cette thèse n'est pas crédible car truffée de trop d'invraisemblances. Les plus décisives peuvent être formulées sous forme d'interrogation aux réponses évidentes :

  • quelle technique Coster utilisa-t-il ? On ne connaît rien des connaissances techniques de l'homme, mais si on lui attribue ce qu'Haarlem réclame pour lui, force est de constater que nous avons avec lui non seulement un spécialiste du travail du bois (aptitude que requiert la xylographie), du travail du métal (aptitude nécessaire à la gravure et la fonte de types métalliques) mais également doué de notions de chimie appliquées (pour pouvoir inventer l'encre visqueuse).
  • pourquoi Coster dépouillé de tous ses types n'en coule-t-il pas d'autres et ne reprend-il pas son fructueux commerce ?
d'après Joseph Moxon, Mechanik exercices, 1863

Aujourd'hui, Coster a encore sa statue à Haarlem et on trouve encore quelques personnes pour soutenir sa cause. Cette dernière est toutefois entendue.