Les
armes de la famille Gensfleisch sont certainement antérieures
à la fin du XIVème siècle, date à
laquelle elles apparaissent dans le registre de la Confrérie
Saint-Christophe de Mayence.
Gutenberg
lui-même les a porté comme le prouve le sceau
utilisé à Strasbourg en 1442 pour marquer un
document. L'original de ce sceau a brûlé en 1870,
mais il nous en reste un dessin réalisé avant
l'incendie (d'après Otto Hupp).
Ces
armes sont constituées d'un écu rouge portant
un personnage étrange avec cape et chaperon jaune.
On devine sous sa hotte une bosse, sans doute un gros sac
ou une hotte. Il tient à la main une sorte d'écuelle.
Enigme
:
Que représentent ces armes ?
Hypothèse
1: le personnage serait Juif.
Corrolaire
de cette hypothèse: Gutenberg serait le descendant
de Juifs espagnols réfugiés et convertis à
Mayence.
Preuves:
le chapeau du mendiant baptisé pour le besoin de l'argumentation,
chapeau juif.
Commentaire:
selon Guy Bechtel cette thèse ne peut tenir, les Juifs
n'ayant généralement pas d'armes et ne portant
pas en Rhénanie de chapeaux particuliers. Surtout,
en ces temps de pogroms, il ne serait guère prudent
de revendiquer ouvertement ses origines juives.
Hypothèse
2: le personnage serait un pèlerin
Preuves:
le bâton et la sébile.
Commentaire:
cette hypothèse ne donne aucune explication pertinente
quant à la spécificité la plus marquante
des armes: le dos bossu.
Hypothèse
3: le personnage serait un Schotte, une sorte de moine
irlandais, allant de ville en ville, moitié mendiant
et moitié colporteur.
Preuves:
le bâton, la sébile et... la hotte.
Commentaire:
stylisé, cette silhouette de moine commerçant serait
progressivement devenu l'emblème du commerce. Cette hypothèse
a le mérite de recouper ce que nous savons de la famille
Gensfleisch: des patriciens puissants de la ville de Mayence.